Dans le calendrier chrétien, différents termes désignent le premier dimanche après Pâques : fête de la quasimodo, octave de Pâques, deuxième dimanche de Pâques, dimanche in albis, ou dimanche de Saint-Thomas.
Au Chili la « Fiesta de Cuasimodo » est l’une des plus grandes fêtes catholique du pays, qui a lieu en avril, le dimanche suivant Pâques, dans les communes de la vallée centrale.
Au XVIe siècle le Concile de Trente oblige les croyants à communier au moins une fois par an ; les prêtres commencent ainsi à apporter la communion à ceux qui ne peuvent pas se déplacer. Ainsi, l’objectif de la fête est d’amener la communion aux malades et aux anciens qui n’ont pas pu assister aux événements de Pâques.
Il s’agit essentiellement d’une procession eucharistique à cheval, mais aussi suivi de manière plus originale par des vélos et des voitures, décorés pour l’occasion. Des centaines de Cuasimodistas se regroupent en fratrie, et portent un mouchoir blanc en signe de respect pour le Christ.
Fête rurale et populaire, ils sont souvent habillés avec les costumes traditionnels des Huasos, l’équivalent du gaucho argentin au Chili. Ces groupes préparent toute l’année la manifestation en décorant les routes et en préparant les chars ; un groupe de choristes accompagnent la procession.
Lors de l’époque coloniale, les prêtres rendaient visite seuls aux nécessiteux, avec leurs objets d’or et d’argent. Au début du XIXe siècle, des voleurs apparurent, obligeant ceux-ci à se déplacer accompagnés d’hommes à cheval. Peu à peu les habitants prirent l’habitude d’accompagner ces groupes, et la tradition est restée.
Le mot Cuasimodo vient des premiers mots de la messe de Pâques en latin : « Quasi modo genti infantes… », soit en français, « comme des enfants nouveaux nés ». Lors de sa visite au Chili en 1987, le Pape Jean-Paul II a qualifié l’événement de « véritable trésor de Dieu ».