Ses propos ont trouvé un très solide rejet dans l’opinion publique Chilienne, et une vive indignation au sein de l’opposition, qui a exigé l’immédiate démission de M. Otero du poste d’ambassadeur.
L’incident a obligé le gouvernement Chilien à relativiser les affirmations de son ambassadeur, en les qualifiant « d’avis personnels », n’engageant en rien la position officielle du Chili. Rappelé à l’ordre par les Affaires étrangères Chiliennes, le diplomate a essayé ensuite de corriger le tir et a dit «regretter » l’interview.
Otero Lathrop a déclaré aussi avoir soutenu le sanglant putsch militaire du général Pinochet en 1973, mais nie avoir travaillé pour la dictature. Il est membre du bureau politique de Rénovation Nationale, le très droitier parti du fraîchement élu président Piñera, et depuis longtemps professeur de Droit, notamment à l’école des officiers supérieurs de la police Chilienne.
Dans un poste de direction à l’Université du Chili au moment du coup d’état, l’actuel ambassadeur a été accusé de procéder alors à des purges massives parmi les fonctionnaires de l’université, qui ont été expulsés pour des raisons politiques et connurent la prison, les tortures et l’exil.
Cette affaire montre les difficultés du gouvernement Piñera à dissimuler la vraie filiation de ses équipes et ses responsables politiques. En effet, directement issue de la droite affairiste qui prospéra sous la longue et cruelle dictature, l’administration Piñera grouille d’anciens fonctionnaires, des cadres et d’entrepreneurs qui ont servi sous Pinochet.
Guy Desmurs