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mardi 15 juin 2010

Zamorano compte sur le Chili

El Helicóptero a également été un joueur emblématique de la sélection chilienne, avec laquelle il a disputé trois campagnes qualificatives pour la Coupe du Monde de la FIFA ainsi que la phase finale de France 1998.
À quelques heures de l'entrée en scène du Chili, Zamorano, qui travaille aujourd'hui en tant que consultant pour la chaîne de télévision chilienne TVN, a accordé un entretien exclusif à FIFA.com à Johannesburg.
Quelles sont vos attentes par rapport à la sélection chilienne ?
Les mêmes que tout le Chili : elles sont très grandes. Aujourd'hui plus que jamais, nous avons une très bonne équipe, un grand entraîneur, qui a inculqué sa philosophie au groupe, et des joueurs qui s'investissent à fond. Ça s'est vu avec le jeu pratiqué sur le terrain et les résultats. Aujourd'hui, je suis absolument convaincu que nous pouvons faire une grande Coupe du Monde.
Le Chili a tout de suite adopté le système Bielsa. Avez-vous été surpris ?
Non, ça ne m'a pas étonné. Cela dit, pour les footballeurs chiliens, c'était un grand défi que de se retrouver sous les ordres d'un entraîneur comme lui, très professionnel, qui est très attaché à tous les détails pour atteindre la perfection. Mais nous savions qu'au bout du compte, le Chili arriverait à développer son propre style sous ses ordres.
Cette équipe est-elle comparable à celle dont vous faisiez partie à France 1998 ?
La joie et la foi des Chiliens sont très comparables à celles de l'époque, mais ces deux équipes ne se ressemblent pas du tout au niveau footballistique. Nous, nous jouions en 4-4-2 et eux, ils évoluent en 3-1-3-3. Cela tient essentiellement au profil des joueurs disponibles à l'époque et aujourd'hui. Les gens ne pourront jamais s'empêcher de faire des comparaisons, mais ce sont deux générations très différentes.
Que pensez-vous des adversaires du Chili ?
L'Espagne est la grande favorite de ce groupe, mais aussi de la Coupe du Monde, car elle possède la meilleure épine dorsale avec Casillas, Xavi, Torres et Villa. Les Honduriens ont ajouté de la puissance physique à leur technique. Ils méritent donc le respect, mais c'est le premier match et il faut le gagner à tout prix. Quant à la Suisse, sa valeur ajoutée s'appelle Ottmar Hitzfeld, un entraîneur habitué à gagner qui joue tous les coups à fond. Je crois que le Chili va se disputer la deuxième place aussi bien avec le Honduras qu'avec la Suisse.
Pensez-vous que le trac peut jouer des tours aux jeunes Chiliens ?
J'ai vu beaucoup d'équipes nerveuses. On n'arrive jamais sur une Coupe du Monde en toute décontraction. Mais le trac n'est pas forcément une mauvaise chose. Il faut savoir s'en servir pour pouvoir atteindre les objectifs. La plupart de ces joueurs auront l'occasion de disputer une autre Coupe du Monde, mais ils doivent jouer celle-ci comme si c'était la dernière. Mais bon, je crois qu'ils en sont bien conscients.
Dans quelle mesure le Chili sera-t-il handicapé si Humberto Suazo ne peut pas jouer ?
Ce qui ressort du mode de fonctionnement de Bielsa, c'est l'accent qu'il met sur la notion de groupe. Je considère Suazo comme une pièce fondamentale, que ce soit pour ses qualités de buteur ou pour la confiance qu'il instille à ses coéquipiers, mais je m'en remets davantage à la performance collective. De toute façon, Bielsa doit avoir un plan B et même un plan C. Il faut faire confiance aux joueurs qui sont derrière Suazo dans la hiérarchie.
Quel est votre joueur préféré dans l'effectif chilien ?
Je crois qu'Alexis Sánchez est légèrement au-dessus du lot. Il est formidable en ce moment et après la Coupe du Monde, j'aimerais qu'il aille dans un grand club européen.
Vous êtes ici en tant que consultant pour la télévision. Qu'est-ce qui est le plus difficile : jouer une Coupe du Monde de la FIFA ou se mettre devant une caméra ?
Se mettre devant une caméra ! (rires) Croyez-moi, c'était plus facile que faire ce que je fais en ce moment, mais je suis un homme de défis, j'aime prendre des responsabilités. C'est pour ça que je suis là.
Vous n'avez pas envie d'entrer sur le terrain ?
Ce genre de chose, ça ne passe jamais ! En général, avant de commenter un match, je commence à avoir des fourmis dans les jambes, comme à l'époque où je jouais. Je me vois déjà mercredi, très ému à l'idée de vivre une nouvelle Coupe du Monde avec le Chili. Et je n'ose pas imaginer dans quel état je serai au moment de l'hymne.
Quelle autre équipe avez-vous envie de voir jouer ?
Le jeu proposé par les Pays-Bas vaut le coup d'aller au stade. Ils pratiquent un jeu offensif et spectaculaire, avec des pointures. Ils pourraient créer la surprise sur cette Coupe du Monde. Et puis j'aime aussi les favoris : le Brésil et l'Espagne.
Vous avez joué de nombreuses années en Italie. Que pensez-vous des tenants du titre ?
L'Italie tient toujours les premiers rôles. Les deux dernières fois où elle a remporté le titre, en 1982 et en 2006, elle a connu un départ laborieux. C'est pour ça qu'il faut toujours faire attention à elle. Sa force, c'est l'expérience de ses joueurs et Marcello Lippi. En plus, elle est tombée dans un groupe relativement accessible. Il faut donc se méfier d'elle.
Une équipe que vous considérez comme un épouvantail ?
Personne n'aime jouer contre l'Allemagne. C'est toujours pareil, quand on tombe contre elle, on se lamente toujours. Ce n'est pas cette fois que ça va changer.
Quel joueur avez-vous envie de voir à l'œuvre ?
J'avais envie de voir Messi et je dois dire que je n'ai pas à me plaindre ! Il démontre de la plus belle des façons qu'il est le meilleur joueur du monde. Il y a aussi Cristiano Ronaldo : je veux savoir où il en est sur les plans physique et footballistique. Je suis également curieux de savoir comment le Portugal va jouer autour de lui. Et puis il y a Luis Fabiano, qui pourrait être une grande star ici.
Pour finir, parlons des buteurs. Comment expliquez-vous que jusqu'ici, la plupart des buts aient été marqués par des défenseurs ou des milieux ?
En règle générale, j'explique ça par la frilosité des entraîneurs, qui pensent davantage à défendre qu'à attaquer. Du coup, les attaquants ont moins d'occasions. Ensuite, il y a peut-être un peu de fébrilité dans le dernier geste : c'est arrivé à Forlán, à Higuaín, à Rooney… Mais ils restent quand même tous candidats pour le titre de meilleur buteur de la compétition.