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jeudi 21 novembre 2013

IL Y A 40 ANS: CHILI - URSS, LE MATCH FANTÔME

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FRANCISCO « CHAMACO » VALDÉS MUÑOZ, LE BUTEUR DU « MATCH ».
Pour la Coupe du Monde 1974, la procédure prévoyait une place à départager entre les confédérations européenne et sud-américaine: l’URSS d’un côté, le Chili de l’autre (après un test-match face au Pérou). 
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DES MILLIERS D'OPPOSANTS SONT INTERNÉS
ET ATROCEMENT TORTURÉS. NOMBRE D'ENTRE
 EUX DISPARAÎTRONT. PHOTO ARCHIVES INA.
par MIKE SHANON 
Mais, le 11 septembre 1973, un coup d’Etat                                      
militaire éclata au Chili : le général Augusto Pinochet renversa Salvador Allende et instaura une dictature sévère. L’Estadio Nacional, qui avait hébergé la finale du Mundial 1962, servit d’ailleurs de camp de rassemblement et de concentration.


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DES PRISONNIERS POLITIQUES AU STADE
NATIONAL À SANTIAGO. LE 22 SEPT 1973
Le 26 septembre, la rencontre aller du barrage intercontinental se solda par un nul vierge, au stade Luzhniki, alors appelé Lénine. L’URSS, qui n’avait pas dénoncé le coup d’Etat, réclama ensuite que le match retour se dispute sur terrain neutre, annonçant son refus de jouer à Santiago dans un stade ayant servi de prison et de salle de torture. Le gouvernement chilien cria au scandale. La Fifa tergiversa, puis envoya une délégation au Chili qui décréta que « le cours de la vie était normal, il y avait beaucoup de voitures et de piétons, les gens avait l’air heureux et les magasins étaient ouverts...» tandis que l’Estadio Nacional, appelé alors Stade de la Mort était assimilé à « un simple camp d’orientation ».
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DES PRISONNIERS POLITIQUES AU STADE 
NATIONAL À SANTIAGO. LE 22 SEPT 1973

Le 21 novembre 1973, 40.000 Chiliens virent leur équipe monter seule sur la pelouse et entamer un match… sans adversaires ! Au bout d’un moment, Francisco Chamaco Valdes poussa la balle dans le but… vide (notre photo). La Fifa avalisa le score de 1-0 et… la qualification du Chili !

Plus tard, la Fédération mondiale afficha sur ses archives un hypocrite et pudique : 2-0 forfait.

L’URSS, bien que vice-championne d’Europe mais pas très fringante sportivement à l’époque, ne retrouva le Mondial qu’en 1982.
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CARLOS CASZELY EST CONSIDÉRÉ L'UN DES
MEILLEURS JOUEURS CHILIENS, AU MÊME
TITRE QU’ELÍAS FIGUEROA, IVÁN ZAMORANO,
MARCELO SALAS OU LEONEL SÁNCHEZ
Lors de l’envol pour l’Allemagne, la délégation chilienne eut la visite du dictateur Pinochet qui s’adressa, avec cynisme, à Carlos Caszely, alors attaquant vedette de la Roja : « Vous êtes le premier joueur de gauche à jouer pour la droite. » L’attaquant répondit tout aussi cyniquement : « Je joue en effet… sur l’aile droite. »

Lors du premier match du Chili, le 14 juin 1974, contre la RFA, Carlos Casezly fut le premier joueur à se voir montrer un… carton rouge.