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CATHÉDRALE DE SANTIAGO, AU CHILI. PHOTO D'ILLUSTRATION CLAUDIO REYES |
Après la démission de 34 évêques chiliens vendredi pour la gestion d'une affaire de pédophilie, le pays sud-américain est une nouvelle fois touché par un scandale sexuel en cette fin de semaine.
LE PRÊTRE LUIS RUBIO CAPTURE D'ÉCRAN |
Elisa Fernández, de la ville de Paredones (centre), a accusé le prêtre Luis Rubio, 54 ans, de lui avoir envoyé des photos où il apparaissait nu en septembre 2017, comme l'a révélé un reportage diffusé vendredi sur la chaîne Canal 13.
"Nous avons déposé une plainte devant le procureur de Santa Cruz, avec les informations fournies par Canal 13 concernant Luis Rubio", a déclaré l'archevêque de Rancagua, Alejandro Goic, dans un communiqué.
Aucune enquête lancée au moment des faits
Elisa Fernández a reçu ces photos sur un compte Facebook créé en se présentant comme une mineur de 16 ans, afin d'obtenir des preuves du comportement sexuel inapproprié de Luis Rubio et d'autres prêtres depuis au moins deux ans.
Selon Elisa Fernández, qui a été membre active de la paroisse pendant 14 ans, Luis Rubio et 17 autres prêtres faisaient partie d'un groupe au comportement sexuel inapproprié et dans lequel ils évoquaient leurs préférences sexuelles.
"Oui, c'est sûr, mais moi aussi j'ai arrêté tout cela... C'était une erreur de ma part, je le reconnais", a admis Luis Rubio dans le reportage.
Elisa Fernández affirme avoir rapporté ces méfaits à l'archevêque Goic en 2017, mais aucune enquête n'avait été lancée.
"Je tiens à demander pardon pour mon comportement dans cette affaire. Je reconnais avoir reçu cette jeune femme qui apparaît dans le reportage et avoir ensuite agi sans la souplesse adéquate", a reconnu l'archevêque Goic.
Suspension temporaire
Quelques jours avant la diffusion du reportage, le prêtre Rubio avait alerté ses supérieurs de son "comportement inapproprié". Il a été suspendu temporairement de ses fonctions.
Vendredi, après une réunion avec le pape, les 34 évêques de l'Eglise catholique chilienne ont présenté leur démission collective pour ne pas avoir géré de manière appropriée les dénonciations d'abus sexuels. Depuis 2000, quelque 80 prêtres ont été accusés d'abus sexuels au Chili.
En 2011, le Vatican avait condamné le prêtre pédophile Fernando Karadima à une "vie de prière et de pénitence", les faits en question étant prescrits selon la justice chilienne.
C'est l'omerta présumée de Juan Barros, évêque chilien soupçonné d'avoir caché les actes pédophiles du père Karadima, qui est à l'origine de l'énorme scandale pour lequel le pape a convoqué les évêques chiliens.
C. P. avec AFP