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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MGR FERNANDO RAMOS, ÉVÊQUE AUXILIAIRE DE SANTIAGO, ET MGR JUAN IGNACIO GONZÁLEZ, ÉVÊQUE DE SAN BERNARDO, AU VATICAN LE 14 MAI 2018 PHOTO GREGORIO BORGIA |
Les évêques chiliens ont entamé leurs rencontres avec le pape mardi 15 mai. Ils doivent lui rendre des comptes sur leur gestion des affaires de pédophilie. À la veille de leurs rencontres avec François, lundi 14 mai, ils ont dit être prêts à la démission de certains d’entre eux.
Convoqués au Vatican, les évêques chiliens ont déclaré, lundi 14 mai, lors d’une conférence de presse, qu’ils étaient ouverts à tout ce que le pape François proposera pour réformer leur Église, frappée par une série de scandales de pédophilie, y compris la destitution d’évêques, la réforme des séminaires et le paiement de réparations financières aux victimes.
Leurs porte-parole, Mgr Fernando Ramos, évêque auxiliaire de Santiago, et Mgr Juan Ignacio González, évêque de San Bernardo, issu de l’Opus Dei, ont dit leur « douleur » et leur « honte », assurant vouloir écouter le pape avec « un maximum de disponibilité et de l’esprit d’humilité » et espérer « faire face à ces problèmes graves, dans un esprit de renouveau et de changement ».
Interrogés par les journalistes dans les locaux de Radio Vatican, ils ont nié que certains d’entre eux aient déjà présenté leur démission mais admis qu’il pourrait y en avoir plusieurs à venir. Une dizaine serait sur la sellette.
Aucun des filtres de contrôle successifs n’a fonctionné
Les évêques chiliens ont en effet été convoqués au Vatican pour rendre des comptes sur leur gestion des affaires de pédophilie depuis des décennies. Plusieurs d’entre eux, à commencer par le cardinal Javier Errazuriz, archevêque émérite de Santiago, sont accusés d’avoir couvert les agissements de Fernando Karadima, cet ancien curé d’un quartier huppé de Santiago, à l’origine de nombreuses vocations mais qui a agressé de nombreux enfants, et qui, dénoncé en 2004, n’a été renvoyé de l’état clérical qu’en 2011.
Au cours de leurs rencontres avec le pape qui ont commencé mardi 15 mai, ils seront confrontés aux « conclusions qu’il a tirées » du rapport remis à François par Mgr Charles Scicluna, l’archevêque de Malte nommé enquêteur spécial au Chili.
Les 2 300 pages de l’enquête ont montré qu’aucun des filtres de contrôle successifs n’a fonctionné correctement et que personne n’a su conseiller efficacement le pape, qui a lui-même dû reconnaître « de graves erreurs d’évaluation (…) en raison du manque d’informations précises et équilibrées ».
Plusieurs victimes ont aussitôt réagi à la conférence de presse de lundi, notamment Juan Carlos Cruz, l’une des victimes les plus emblématiques de Fernando Karadima, récemment invité au Vatican. Dans un tweet, Juan Carlos Cruz s’est étonné que Mgr Gonzalez ait affirmé avoir rencontré de nombreuses victimes et connaître celles que le pape a reçues. « Je ne l’ai jamais vu de ma vie, a-t-il écrit sur Twitter. La vérité selon les évêques du Chili est très différente de celle dans laquelle nous vivons tous. »