Catégorie

vendredi 18 mai 2018

LE VENEZUELA SOCIALISTE ET LA PROPAGANDE OCCIDENTALE


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

SIMON BOLIVAR, BÂILLONNÉE PAR LES MÉDIAS MAINSTREAM

La classe dominante n’aime pas le socialisme

Bien évidemment, les Occidentaux et leurs transnationales ont en horreur les gouvernements socialistes qui donnent préséance au bien commun. C’est pourquoi leurs agences de presse (Agence France Presse, Associated Press, Reuters, etc.) détenues par des gros intérêts privés se concentrent sur des pays socialistes et versent dans la propagande afin de les dénigrer. Combien d’articles et de reportages a-t-on consacrés ici même au Québec afin de diaboliser Cuba, le Venezuela et d’autres? Une fixation aveugle quoi!
PHOTO AFP
Par contre, rien que de bons mots pour des gouvernements non élus, mais de droite et pro-occidentaux, qui se sont hissés au pouvoir en renversant par la force ou par des magouilles, des gouvernements élus démocratiquement comme al-Sissi en Égypte, Honduras et Michel Temer au Brésil. Ce Michel Temer, qui jouit d’un taux de popularité de moins de 5 %, est dominé par l’Oligarchie brésilienne et vote des mesures favorables aux nantis comme des privatisations et de larges coupures dans les services publics. Lui-même et plusieurs de ses ministres et de ses juges font face à des accusations de fraude et de corruption, mais les agences de presse internationales le qualifient quand même de « centre droit ». Quelle farce grotesque de désinformation intégrale!

Nicolas Maduro, un modéré

« Nicolas Maduro, président intérimaire du Venezuela (suite à la maladie d’Hugo Chavez et élu démocratiquement à sa mort). Un modéré qui ne fait pas l’unanimité » (La Presse, 12 décembre 2012). Un modéré qui ne faisait pas l’unanimité au sein du gouvernement chaviste, mais qui a eu le courage de se tenir debout devant le patronat, ses médias et leurs syndicats de travailleurs gras dur du secteur pétrolier et des États-Unis. Un homme de consensus face à une oligarchie intransigeante qui fait que nos médias d’ici prennent plaisir à le dénigrer et à dépeindre la situation au Venezuela de façon catastrophique. Bravo à Nicolas Maduro de se tenir debout au nom du bien-être du monde ordinaire!


Le péché capital de Hugo Chavez

« Hugo Chavez pousse le Venezuela vers le socialisme » (La Presse, 11 janvier 2007). Voilà quel a été le péché impardonnable commis par ce président charismatique élu et réélu quatre fois démocratiquement (1998, 2000, 2006 et 2012) avec, en plus, de fortes majorités.

Tiens, Richard Latendresse du Journal de Montréal (7 octobre 2012) signalait qu’en 1998 : « Sorti de prison en 1994, Chavez remporte l’élection présidentielle avec 56 % des voix, le pourcentage le plus élevé en 35 ans de démocratie vénézuélienne ». Et en 2006, il a gagné avec 61 % des votes et 55 % en 2012.

Les USA pas contents pantoute

« Le directeur de la CIA (ceux qui ont fomenté, comme au Chili et ailleurs, l’enlèvement d’Hugo Chavez en avril 2003) prévoit une aggravation de la violence politique au Venezuela » (Le Journal de Montréal, 12 février 2003). Et vous pouvez compter sur la CIA pour renverser des gouvernements socialistes élus démocratiquement partout dans le monde. Et il y a la « grandiose » secrétaire d’État sous Bush junior qui a ajouté son grain de sel : « Venezuela. Condoleeza Rice accuse Chavez de détruire son pays » (Le Journal de Montréal, 8 février 2007). Bien plus, il y a le populaire preacher milliardaire qui a poussé plus loin ses états d’âme : « Un télévangéliste suggère de tuer le président du Venezuela (Hugo Chavez) » (Le Journal de Montréal, 24 août 2005). Ah oui, j’allais oublier, lors de la quatrième réélection d’Hugo Chavez, La Presse avait consacré le 9 octobre 2012 juste une petite brève à la page a-19. Bien évidemment, rien en page frontispice.

Quelle est la faute commise par Maduro et Chavez?

Le titre de ces deux articles résume bien ce qui se passe vraiment au Venezuela : « Le bras de fer vénézuélien. Derrière les violents affrontements, une oligarchie tente de conserver ses privilèges » et « Le Venezuela se donne un président aujourd’hui. Riches et pauvres nettement divisés à propos de Chavez » (Le Devoir, 4 janvier 2003 et La Presse, 3 décembre 2006). Pas si divisés que ça, puisque les pauvres et la classe moyenne ont voté massivement pour Hugo Chavez, qui l’a emporté en 2006 avec 61 % des votes. Qui dit mieux? Mais les puissants de Venezuela, avec l’aide de certains pays occidentaux, des médias qu’ils détiennent vont continuer leur combat afin de se réapproprier leurs « droits » de privatiser les biens collectifs comme le pétrole, de couper dans les programmes sociaux qu’ils trouvent beaucoup trop généreux pour le monde ordinaire et de baisser leurs impôts sur le revenu et sur la richesse, comme cela se fait au Québec depuis belle lurette.

La cabale continue

Je le répète : Hugo Chavez a été élu démocratiquement, et avec de fortes majorités en 1998, 2000, 2006 et 2012. Comme c’est le cas pour Cuba, certains de nos médias et de leurs journalistes se font les faire-valoir de l’élite en publiant de nombreux textes toujours négatifs sur Hugo Chavez et son gouvernement socialiste. Ben non, et c’est pareil à Cuba, ils ne disent rien sur ce qui s’est fait de bien au Venezuela afin d’améliorer le sort du monde ordinaire par de nombreux investissements effectués en santé, en éducation, en transport commun, etc. et sur les politiques promulguées afin de rétrécir les criminelles inégalités économiques. Le socialisme, c’est le mal incarné pour eux, comme le démontrent les titres de ces quelques articles de journaux très subjectifs. Le jupon dépasse :

- « Au Venezuela, viva la corrupcion! Budgets opaques, valises des pétrodollars... les méthodes du président Chavez favorisent l’économie parallèle... » (Le Devoir, 8 janvier 2007). Ben oui, c’était plus limpide et honnête du temps du règne de l’oligarchie de droite;

- « Chavez, démocrate ou graine de dictateur? Présidentielle sous haute tension au Venezuela » (Le Devoir, 2 décembre 2006). Démocrate ou dictateur? Faut répondre « dictateur ». Mais le dictateur fut réélu avec « seulement » 61 % des voix. Quand le ridicule ne tue pas!

- « Le népotisme de Chavez au Venezuela » (La Presse, 12 juillet 2007). Ayoye, ils sont devenus cinglés! Attachez-les! Népotisme, rien de moins.

- « Chavez fait fuir la classe moyenne » (Le Devoir, 8 novembre 2007). Fait fuir supposément la classe moyenne même si elle a voté en masse pour lui lors de l’élection de 2006. Tous des articles publiés en première page du Devoir. Ça, si ce n’est pas de la propagande à son état pur, je me demande bien c’est quoi!

Et pour finir, quelques drôles dans La Presse

Une chronique de mon favori, Claude Picher, ex æquo avec Alain Dubuc du temps qu’il était chroniqueur « émérite » à La Presse : « Le désastre vénézuélien » (17 août 2004). On s’en doutait bien : socialisme égale toujours désastre selon l’évangile de certains. Bonne retraite Claude!

C’est tellement niaiseux et irrespectueux envers les lecteurs qu’il faut en rire de ces deux textes du chroniqueur invité de La Presse, Philippe Faucher, alors qu’il était directeur du département de science politique et chercheur au CÉRIUM de l’Université de Montréal :

- Le « Mussolini tropical » (22 janvier 2007). Un peu plus et il le comparait à Hitler. C’est ça des universitaires affranchis.

- « Risque d’affaiblissement. En servant de vitrine aux visées du président Chavez, dont la feuille de route démocratique est des plus contestable, le Forum social mondial court de grands risques » (14 janvier 2006). Le Forum social infesté de gauchistes. Le Forum économique mondial, c’est beaucoup mieux, n’est-ce pas?

En conclusion

Vous le voyez bien, même si Hugo Chavez a été élu démocratiquement à quatre reprises, la cabale médiatique occidentale du temps ressemblait en tout point à celle que subit depuis 2012 le président actuel élu du Venezuela, monsieur Nicolas Maduro. Moi je dis « bravo » au peuple vénézuélien d’avoir élu et réélu des gouvernements socialistes envers et contre tous. Ici au Québec, juste prononcer le mot « socialiste faut peur eu monde. Preuve de notre ignorance et de notre intoxication.


 LÉO-PAUL LAUZON