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GUERNICA EN COURS D'EXÉCUTION, ÉTAT VII, DANS L’ATELIER DES GRANDS‐AUGUSTINS À PARIS, EN MAI‐JUIN 1937, PHOTO DE DORA MAAR. RMN - GRAND PALAIS MATHIEU RABEAU © SUCCESSION PICASSO 2018 |
Le musée Picasso consacre une exposition à la genèse du plus grand tableau du XXe siècle.
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GUERNICA AFFICHE |
Dans le hall du musée Picasso, à Paris, une reproduction de Guernica (1937) accueille le visiteur. Il est conseillé de ne s’y attarder qu’à la sortie tant le parcours à venir déroule parfaitement la genèse et le contexte historique menant à la création, il y a quatre-vingt-un ans, de ce symbole antifasciste mondial. L’original, de format monumental (3,49 par 7,77 mètres), fut rapatrié à Madrid en 1981, après la mort de Franco, comme l’avait souhaité Pablo Picasso (1881-1973), et après avoir été hébergé pendant quarante ans au MoMA, à New York. La toile ne quitte désormais plus la capitale espagnole. L’exposition parisienne se fait donc sous l’égide de cette grande absente, comme si nous entrions de plain-pied dans l’atelier, avant qu’elle ne naisse sous les poutres du grenier de la rue des Grands-Augustins. Nous sommes donc à l’hiver 1936. Le gouvernement républicain espagnol commande à Picasso une œuvre pour son pavillon à l‘Exposition internationale de 1937, à Paris. L’artiste réfléchit à différents thèmes, tout en réalisant des gravures dénonçant les horreurs de Franco, au visage en tubercules hideux.
Le 26 avril 1937, l’aviation hitlérienne, alliée des troupes franquistes, anéantit le village basque de Guernica. Deux milliers de victimes, images atroces, comme en témoignent documents et journaux d’époque. La machine Picasso se met en route : un mois de travail, des myriades de dessins, de peintures préparatoires puis la composition en noir et blanc, évoluant sous l’objectif de sa muse, la photographe Dora Maar. Brutalité du taureau, terreur du cheval (le peuple), maisons en flammes, mères broyées, enfants morts. L’apocalypse de Picasso ressemble exactement à celle qui se déroule aujourd’hui en Syrie. Terrifiant.
Guernica. Jusqu’au 29 juillet, musée Picasso, Paris 3e. Tél. : 01 85 56 00 36. Catalogue : coéd. musée Picasso-Gallimard, 320 p., 42 €.