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PINOCHET ET SA FEMME AVEC THATCHER EN 2000 À SURREY PHOTO PA |
À la fin de l'année 1998, l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet se rend à Londres, pour des examens médicaux. Un mandat d'arrêt international lancé par l'Espagne mène à son arrestation, et il se retrouve assigné en résidence surveillée, dans une banlieue sud de la capitale britannique, à Surrey. Quelques mois plus tard, il reçoit en cadeau une bouteille de whisky raffiné, de la part d'une vieille amie.Repéré par Léa Polverini
dans The Guardian
Une petite note l'accompagne: «le scotch est une institution britannique qui ne vous laissera jamais tomber». Elle est signée par la première ministre britannique de l'époque, Margaret Thatcher.
L'anecdote, reprise par le Guardian, est d'abord racontée par Charles Moore, qui vient de publier un troisième volume de la biographie de Thatcher. Elle illustre bien la relation privilégiée qu'entretenait Thatcher avec le dictateur, responsable de multiples violations des droits humains.
En 1999, lors la conférence annuelle du Parti conservateur, Thatcher avait déclaré au sujet de la situation de Pinochet: «je ne sais pas quand ni comment cette tragédie se terminera, mais nous nous battrons aussi longtemps qu’il le faudra pour que le sénateur Pinochet soit renvoyé en toute sécurité dans son pays. […] Le peuple britannique croit toujours en la loyauté envers ses amis»; sous les applaudissements fournis du public.
Selon la Commission de vérité et de réconciliation chilienne, le régime militaire de Pinochet fut responsable de l'assassinat de 2.279 personnes, et de la torture de 27.255 autres, entre 1973 et 1990.
«Qu'une personnalité britannique soutienne publiquement le dictateur le plus sanglant d'Amérique latine viole la mémoire des milliers de Chiliens tués, emprisonnés et torturés sous la dictature», a déclaré Alicia Lira, la présidente de l'Association pour les proches des personnes exécutées, qui œuvre toujours à faire condamner d'anciens membres du régime pour les crimes commis. Ce mercredi 2 octobre, c'est l'ancien garde du corps du dictateur, Cristián Labbé, qui a été condamné à trois ans de prison pour avoir torturé en 1973 un prisonnier politique.
Bien que Thatcher et Pinochet ne se soient jamais rencontrés quand le second était encore au pouvoir, l'aide et les renseignements fournis à la Grande-Bretagne par le Chili pendant la guerre des Malouines ainsi que les positions farouchement anti-communistes du général lui avaient assuré la reconnaissance et le soutien de la Première ministre.
L'anecdote, reprise par le Guardian, est d'abord racontée par Charles Moore, qui vient de publier un troisième volume de la biographie de Thatcher. Elle illustre bien la relation privilégiée qu'entretenait Thatcher avec le dictateur, responsable de multiples violations des droits humains.
En 1999, lors la conférence annuelle du Parti conservateur, Thatcher avait déclaré au sujet de la situation de Pinochet: «je ne sais pas quand ni comment cette tragédie se terminera, mais nous nous battrons aussi longtemps qu’il le faudra pour que le sénateur Pinochet soit renvoyé en toute sécurité dans son pays. […] Le peuple britannique croit toujours en la loyauté envers ses amis»; sous les applaudissements fournis du public.
Une injure à la mémoire des Chiliens
Selon la Commission de vérité et de réconciliation chilienne, le régime militaire de Pinochet fut responsable de l'assassinat de 2.279 personnes, et de la torture de 27.255 autres, entre 1973 et 1990.
«Qu'une personnalité britannique soutienne publiquement le dictateur le plus sanglant d'Amérique latine viole la mémoire des milliers de Chiliens tués, emprisonnés et torturés sous la dictature», a déclaré Alicia Lira, la présidente de l'Association pour les proches des personnes exécutées, qui œuvre toujours à faire condamner d'anciens membres du régime pour les crimes commis. Ce mercredi 2 octobre, c'est l'ancien garde du corps du dictateur, Cristián Labbé, qui a été condamné à trois ans de prison pour avoir torturé en 1973 un prisonnier politique.
Bien que Thatcher et Pinochet ne se soient jamais rencontrés quand le second était encore au pouvoir, l'aide et les renseignements fournis à la Grande-Bretagne par le Chili pendant la guerre des Malouines ainsi que les positions farouchement anti-communistes du général lui avaient assuré la reconnaissance et le soutien de la Première ministre.