Les indiens Mapuche «nous ont annoncé leur décision de cesser immédiatement la grève de la faim», a déclaré le père Ricardo Ezzati, à l'issue d'une réunion entre les porte-parole des grévistes et les ministres de l'Intérieur Rodrigo Hinzpeter, de la Planification Felipe Kast et de la présidence Cristián Larroulet.
La décision d'arrêter la grève de la faim a été prise par 23 indiens sur les 34 poursuivis aux termes d'une loi anti-terroriste datant de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) pour des actes commis lors de manifestations pour réclamer des terres.
Les autres grévistes, informés de l'accord, n'ont pas encore fait connaître leur réponse.
Les premiers grévistes, dispersés entre plusieurs prisons du sud du Chili, avaient cessé de s'alimenter le 12 juillet dernier, avant d'être rejoints par d'autres détenus.
La majorité a accepté de recommencer à s'alimenter après que le gouvernement s'est engagé à retirer les plaintes sur la base de la loi antiterroriste -qui prévoit un triplement des peines par rapport à la loi pénale ordinaire. Les Mapuches seront désormais jugés pour des délits de droit commun et non comme terroristes.
«Le gouvernement n'est pas convaincu que les faits reprochés aux Mapuches puissent continuer à être qualifiés d'actes terroristes», a expliqué le prêtre.
Les Mapuches, notamment poursuivis pour avoir mis feu à des bâtiments ou des machines agricoles, risquaient des peines de prison allant jusqu'à 100 ans.
Principale ethnie chilienne, les Mapuches, concentrés en Araucanie (sud), sont quelque 700 000 sur une population de 17 millions d'habitants.
La frange militante réclame la restitution de terres «ancestrales», un certain degré d'autodétermination, et plus généralement une amélioration des conditions de vie de cette communauté très frappée par la pauvreté.
Le parlement chilien a modifié jeudi différentes dispositions législatives, notamment sur la définition d'un acte terroriste, à l'initiative du président Sebastian Piñera.