Toute la richesse que le cuivre et l'or du Chili produisent va dans les mains d'une cinquantaine de familles les plus aisées. Car on ne voit pas les retombées de ces richesses pour la société chilienne. Par exemple, dans le système de santé publique, avant de demander une consultation, les Chiliens doivent s'acquitter du montant de cette consultation. Le prix d'une journée passée à l'hôpital s'élève à mille euros. Ce pourquoi les gens qui se font opérer restent endettés à vie envers les hôpitaux et cliniques.
Ce système qui a été instauré depuis l'époque de Pinochet n'a pas été modifié. Les femmes chiliennes qui n'ont pas cotisé dans l'assurance vieillesse reçoivent cent euros par mois et on ne tient pas compte des enfants qu'elles ont élevés.
Le système d'éducation chilien, instauré aussi à l'époque de Pinochet, a été complètement privatisé. Ainsi, chaque famille doit payer les droits d'inscription de son enfant à partir de l'école primaire. Les enseignants doivent respecter un programme national, mais ils sont engagés pour l'année scolaire et leur contrat n'est renouvelé que si l'établissement a un nombre suffisant d'élèves. C'est pourquoi chaque professeur doit changer d'établissement tous les ans. Dans ces conditions, l'éducation est devenue une marchandise comme un autre, car n'importe quelle personne qui possède des locaux, des tables et des chaises peut créer un établissement d'enseignement... Et à ce titre recevoir une allocation de l'État, en fonction du nombre d'élèves inscrits.
Dans la réalité, les écoles situées dans les banlieues défavorisées n'ont aucun équipement scolaire, les classes sont pléthoriques : soixante élèves par classe.