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Plusieurs dirigeants de syndicats étudiants et enseignants ont rejeté vendredi des propositions émises en début de semaine par le gouvernement, estimant qu'elles ne rejoignent pas les besoins du pays, a déclaré l'un des leaders étudiants, Giorgio Jackson.
L'un des dirigeants de la puissante Confédération des étudiants du Chili (Confech), Patricio Contreras, a appelé pour le mardi 9 août à une mobilisation nationale, en parallèle à un ultimatum qu'ils ont lancé au gouvernement la veille, pour de nouvelles propositions d'ici mercredi soir.
Selon un bilan des autorités, 874 personnes ont été arrêtées jeudi, et plus de 90 policiers blessés, lors de heurts répétés entre étudiants et forces de l'ordre au cours d'une journée de protestation étudiante, la plus violente d'une crise qui s'envenime depuis trois mois.
Moins de cinquante personnes restaient en détention vendredi et devaient être déférées devant un magistrat, selon des sources judiciaires citées par des médias chiliens.
Les manifestation de jeudi n'avaient pas été autorisées par le gouvernement, qui a invoqué les limites à imposer aux actions de protestation après huit journées de manifestations de masse depuis mai.
La crise de l'éducation un malaise structurel au Chili mais qui s'envenime depuis mai, voit étudiants, lycéens et enseignants réclamer de l'Etat des moyens accrus pour l'enseignement supérieur et public, parent pauvre depuis plus de 20 ans d'un système éducatif très inégalitaire et à deux vitesses.
Ils demandent entre autres mesures la garantie constitutionnelle d'une éducation publique gratuite de qualité.
Le ministre de l'Education Felipe Bulnes a rejeté l'ultimatum lancé par les étudiants.
Il y a erreur de jugement si les étudiants ou quiconque s'imagine que le gouvernement va agir à coups de pressions ou d'ultimatums, a-t-il déclaré, invitant les protestataires a analyser sérieusement les propositions en 21 points transmises lundi dernier.
Parmi celles-ci figurent une forte augmentation des bourses étudiantes, des facilités de crédits pour les très nombreux étudiants qui doivent s'endetter pour étudier, ainsi que des garanties sur l'éducation dans la constitution.
Mais les étudiants considèrent qu'elles ne vont assez loin, notamment pour garantir un pan d'enseignement supérieur sans but lucratif, à l'accès, la qualité et au financement garantis par l'Etat.
Symbole d'une durcissement dans le conflit, un groupe d'étudiants, enseignants et activistes des droits de l'Homme ont déposé vendredi une plainte contre le ministre de l'Intérieur Rodrigo Hinzpeter pour usage excessif de la force par la police jeudi.