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e gouvernement a demandé au directeur des Carabiniers (police), le général Eduardo Gordon, qu'"il sollicite la démission du général Sergio Gajardo", le responsable adjoint de la police à Santiago, a annoncé à la presse le ministre de l'Intérieur Rodrigo Hinzpeter.
Le général Gajardo avait exclu avec force vendredi dans des déclarations à la presse qu'une arme à feu eut été employée par des policiers la nuit précédente, alors que la famille de la victime, sur la base de témoignages, avait immédiatement accusé la police d'être à l'origine du tir mortel.
Le général avait même initialement exclu une enquête interne.
Manuel Gutierrez, 16 ans, avait été atteint à la poitrine par un tir dans le quartier de Macul, dans l'est de Santiago, l'un des plusieurs quartiers de capitale où des violences avaient opposé des jeunes et policiers dans la nuit de jeudi à vendredi, entre les deux jours d'une grève nationale.
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LE GÉNÉRAL SERGIO GAJARDO, ANCIEN LIEUTENANT DU GROUPE D’OPÉRATIONS « SPÉCIALES » DE LA POLICE CHILIENNE, DÉJÀ MIS EN CAUSE DANS PLUSIEURS DOSSIERS DE VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME SOUS LA DICTATURE, NOTAMMENT L’ÉLIMINATION D'OPPOSANTS DÉSARMÉS |
Le policier en question, qui a été mis à pied, "a signalé qu'il n'avait pas tiré vers un groupe de personnes, mais en l'air", a précisé le général Ortega, tout en indiquant que le sous-officier avait ensuite nettoyé son arme et remplacé les munitions manquantes sans rédiger de rapport.
Le général Ortega ne s'est pas prononcé sur l'éventuelle responsabilité du sous-officier dans la mort de l'adolescent.
"La responsabilité des faits sera établie scientifiquement par les expertises qui vont être conduites", a-t-il ajouté.
Le gouvernement n'a pas attendu ces conclusions pour de premières sanctions. Il a estimé que le général Gajardo "a agi de manière hâtive et prématurée, en écartant une enquête qui paraissait recommandable et nécessaire", a déclaré le ministre Hinzpeter lundi soir.
Quatre autres policiers, dont une femme, ont été mis à pied, selon le ministre, qui n'a pas exclu d'autres sanctions au sein de la police.
La mort de Manuel Gutierrez avait donné un tour tragique aux violences qui ont marqué la grève nationale de 48 heures décrétée par la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), premier syndicat chilien, pour réclamer un meilleur partage des fruits de la croissance.
La mobilisation s'inscrivait dans le sillage de la forte contestation étudiante depuis plus de trois mois pour une réforme de l'éducation.
Plus de 200 personnes ont été blessées et 1.400 arrêtées au cours des heurts de la semaine dernière.
L'une des principales organisations au coeur de la mobilisation étudiante, la Fédération des étudiants de l'Université du Chili (Fech) a demandé lundi la démission du ministre de l'Intérieur.