Revenu indemne physiquement de cette catastrophe, elle reste marquée psychologiquement par cette aventure et avec le recul analyse son ressenti et ses impressions.
Etre réveillée en pleine nuit avec tout qui se met à trembler n'est pas une chose facile et elle a compris rapidement qu'il fallait fuir si elle ne voulait pas ramasser le plafond sur la tête. Logée dans un grand immeuble moderne de 18 étages du centre ville, elle s'est retrouvée dans la rue en chemise de nuit après avoir dévalé les escaliers dans le noir.
Les Santiaguinos sont calmes, pas paniqués et une fois la secousse terminée, s'activent à réconforter les gens, secourir les blessés et à calmer les Européens peu coutumiers de cette situation. Par chance dans le quartier, les immeubles sont construits aux normes antisismiques et aucun ne s'est effondré, par contre tout ce qui était accroché ou pendu est au sol et la piscine sur le toit s'est vidée. Dans la banlieue et les villes autour de l'épicentre c'est une calamité, tout ce qui n'est pas aux normes est ravagé ou détruit. A Santiago, pendant trois jours, tout s'est arrêté, métro, bus, eau, électricité, restaurants, contrairement à l'Europe, les magasins encore debout ne sont pas pris d'assaut et chacun veille à ce que tout se passe bien. Aéroport fermé, on ne peut aller nulle part et il y a eu 150 répliques de plus ou moins grandes amplitudes pendant 8 jours. Les secours sont rapidement opérationnels et avec des moyens de fortune la vie reprend son cours. L'angoisse de ne pouvoir rentrer en France et le peu d'information sur un éventuel départ, sont difficiles à supporter malgré la gentillesse des Chiliens qui s'activent afin de rassurer les étrangers.
Enfin de retour à Aniane via Paris, elle dresse le bilan de cette péripétie. Pour la famille sur place, humainement, pas de soucis, par contre des dégâts matériels conséquents. Pour elle, la certitude d'avoir échappé au pire et l'appréhension de se retrouver un jour dans la même galère. Bon tornatge a l'oustau (Bon retour à la maison).