La tension reste palpable dans les zones dévastées malgré le déploiement de forces de police et de soldats pour faire face aux pillages et autres violences qui ont suivi la catastrophe, notamment dans la ville de Concepcion, située à 115 km au sud-est de l'épicentre.
Michelle Bachelet a appelé mercredi les Chiliens à se rassembler autour de l'aide et des efforts de reconstruction avant de les rassurer concernant d'éventuelles pénuries.
"Il n'y a pas de pénurie, il y a suffisamment de nourriture, nous devons donc rester calmes", a-t-elle dit. "Il y a également assez de carburant, il n'y a pas de risque de pénurie".
A Concepcion, deuxième ville du Chili, un couvre-feu à partir de 18h00 est en vigueur et 14.000 soldats patrouillent les rues des villes et villages les plus durement touchés pour maintenir l'ordre et surveiller la distribution de nourriture.
La présidente Bachelet, qui est en fin de mandat et dont la cote de popularité a atteint 83% en février, est sous le feu des critiques. Nombre de Chiliens lui reprochent de ne pas avoir su mesurer l'ampleur de la tragédie dans les heures ayant suivi le séisme, qui a selon le dernier bilan fait 799 morts.
LENTEUR
Elle reconnait la lenteur du déploiement des secours, mettant en avant les routes endommagées, les ponts effondrés et les coupures d'électricité. Mais les autorités ont également semble-t-il mal évalué l'ampleur des dégâts en ne faisant pas appel à l'aide internationale.
Lors d'une visite éclair, mardi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a distribué des téléphones satellite pour aider les équipes de secours et s'est engagée à apporter de l'aide supplémentaire. Michelle Bachelet a également demandé à d'autres pays de l'aide concernant des centrales de dessalement de l'eau de mer et des générateurs électriques.
L'économie du Chili, premier producteur mondial de cuivre, venait tout juste de sortir de la récession dans laquelle l'avait plongée la crise économique mondiale.
La plupart des mines de cuivre du pays ont repris leur activité, apaisant les inquiétudes qui s'étaient traduites lundi sur les marchés mondiaux par une hausse des cours.
Toutefois, selon certains experts, le gouvernement du nouveau président Sebastian Pinera, qui doit prendre ses fonctions la semaine prochaine, pourrait être contraint de recourir à la dette ou d'utiliser les épargnes tirées du cuivre.
Le futur ministre des Finances, Felipe Larrain, a déclaré mercredi à Reuters que plusieurs options étaient à l'étude concernant le financement de la reconstruction.
Les dégâts pourraient s'élever à 30 milliards de dollars, soit 15% du PIB du pays, avancent certains experts.
Pendant la campagne présidentielle, Sebastian Pinera s'est engagé à relancer l'économie, tablant sur une croissance de 6% par an, et à créer un million d'emplois.
Le gouvernement prévoit une croissance économique de 5% cette année mais les experts estiment que le séisme pourrait signifier une baisse de un ou deux points de pourcentage.