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mardi 5 octobre 2010

LES MINEURS CHILIENS POURRAIENT ÊTRE ÉVACUÉS D'ICI LA MI-OCTOBRE

Trente-trois mineurs bouclent ce mardi deux mois bloqués à 700 mètres sous terre dans une mine du Chili, une épreuve sans précédent, comme l'opération de secours qui déjà finalise les préparatifs du "Jour J" de leur remontée en surface, d'ici la fin du mois.

"J'espère pouvoir les sauver avant de partir en Europe", le vendredi 15 octobre pour une tournée en Allemagne, France et Grande-Bretagne, a déclaré le président Sebastian Piñera lundi à plusieurs radios.

L'ingénieur en chef coordonnant les travaux, Andrés Sougarret, a toutefois tempéré ses espoirs, en affirmant lundi qu'"aucun élément à ce jour ne permet d'avancer la date de sortie avant le 15 octobre".

Quoi qu'il en soit, l'ambiance à la mine San José a déjà résolument changé, dans un mélange de sérénité et d'impatience, depuis que le ministre des Mines Laurence Golborne a annoncé vendredi que les 33 mineurs sortiraient dans la "deuxième quinzaine d'octobre" au lieu de début novembre, grâce à l'avance des trois puits de secours en cours de percement.

Le plus avancé, dit "Plan B", se trouvait lundi à 166 m des hommes sous terre.

"On est heureux, très contents des progrès", a commenté à l'AFP Nelly Bugueno, mère du mineur Victor Zamora.

"Maintenant, on voudrait que tout s'accélère", a-t-elle ajouté, avant d'aller discuter par téléphone avec son fils quelques minutes.

Sur place, des barbecues ont été dressés près des tentes des familles des mineurs, leurs enfants rient aux pitreries d'un clown bénévole et de nombreux journalistes errent sous la chaleur du désert d'Atacama (nord) entre les briefings détendus des secouristes.

Ce calme ambiant contraste avec l'angoisse d'il y a deux mois.

Dans les jours suivant l'éboulement souterrain qui a bloqué les "33" le 5 août", des familles interpellaient les autorités sur l'absence de résultat des recherches et les patrons de la mine sur l'insécurité, tandis qu'un ministre en larmes concédait que les chances de trouver les mineurs vivants étaient "faibles".

Ils ont été retrouvés vivants par une sonde au bout de 17 jours dans leur galerie. Et sont depuis au coeur d'un spectaculaire dispositif logistique, médical, psychologique, de sauvetage et de suivi.

Rien que samedi, les "33" ont ainsi reçu "un total de 107 lettres de leurs proches et 27 paquets", selon la préfecture locale d'Atacama: des plats préparés, des vidéos, des exercices de gymnastique et des cadeaux divers du bout du monde (dernièrement, des maillots dédicacés du Real Madrid).

En surface, des héliports sont en construction -deux pistes de 50X50 m- pour permettre le transfert en douze minutes si nécessaire des mineurs, une fois remontés, à l'hôpital le plus proche à Copiapo.

Les ingénieurs testent aussi l'étroite nacelle métallique qui hissera un à un les mineurs, en la passant et repassant avec l'aide d'une grue à travers les tubes métalliques qui formeront l'armature des puits d'évacuation.

Chaque jour quelques modules préfabriqués de plus arrivent par camion: il s'agit des premiers "sas" médicaux des 33 mineurs pour leur réacclimatation à la surface.

D'abord l'hôpital de campagne, qui comprendra une salle de "triage", où le mineur sera aussitôt ausculté par du personnel médical et recevra si nécessaire de premiers antibiotiques ou sérums. Puis l'espace d'observation/repos, où il pourra avoir un premier contact avec un nombre restreint de proches, avant de s'envoler pour Copiapo pour une batterie d'examens médicaux poussés.

Car après des mois livrés à eux-mêmes, les 33 vivront de premières heures à l'air libre strictement pré-programmées.